Pourquoi acheter des fleurs locales

J’ai toujours été plus inspirée par une pivoine odorante de jardin que par une rose boostée et tellement colorée qu’elle en paraît fausse. Mais à la base, j’ignorais totalement à quel point l’industrie des fleurs est corrompue. Je pensais qu’une fleur, c’était la nature à l’état pur. J’avais du mal à saisir pourquoi les fleurs que je voyais à l’épicerie me captivaient moins que celles que je voyais au Marché Jean-Talon ou dans le jardin de mon beau-père. Je me disais que ça devait être à cause du papier plastique qui les entourait. Même en me rendant chez un fleuriste, j’étais parfois déçue. Je trouvais que ça manquait de grâce. Des fleurs, c’est toujours beau, mais il me manquait toujours un petit je-ne-sais-quoi.
La magie de jouer avec des fleurs locales
En étant de plus en plus attirée par les fleurs, je me suis beaucoup documentée. J’ai commencé par lire l’Atelier des bouquets de Carmel et Cut Flowers Garden d’Erin Benzakein qui mettent en avant des fleurs plus naturelles. J’ai été si enthousiasmée par les designs floraux que j’y voyais. Ce ne sont pas des bouquets ronds de roses de couleur artificielle, figées dans une forme qui ne les mettent pas en valeur. Elles respectaient la forme et le mouvement de la fleur. C’était magique. J’avais trouvé enfin une voie qui me ressemblait plus.
Une industrie florale toxique
Au fur et à mesure de mes lectures, je me suis rendu compte que l’industrie des fleurs peut être vraiment terrible pour la planète. Et pas seulement pour les fleurs vendues chez IGA. La plupart des fleuristes de quartier sont concernés. Ils vendent des fleurs pendant toute l’année. Mais l’hiver au Québec, ce n’est pas normal! C’est exactement la même chose que d’acheter des fraises ou des framboises en plein mois de janvier. On doit les faire venir de loin! Pour supporter le transport, elles sont souvent bourrées de produits toxiques.
Mais sans parler de transport, l’industrie a imposé une norme – des tiges bien solides, des pétales parfaits, des couleurs identiques. Pour respecter ces conditions, les fleurs sont encore une fois bourrées de produits toxiques. Les travailleurs qui les cueillent et les fleuristes qui les manipulent se ruinent la peau et les poumons en respirant cette toxicité. De plus, selon une étude réalisée par Greenpeace, 79 % des fleurs coupées seraient contaminées aux insecticides néonicotinoïdes qui chassent et tuent abeilles et bourdons ayant besoin de butiner. C’est très ironique alors que les fleurs sont supposées justement aider à attirer les abeilles dans un jardin!
Une production florale plus respectueuse de l’environnement
C’est en voyant tous ces faits alarmants que j’ai compris l’importance de développer une autre manière de produire et consommer les fleurs. Il faut profiter des saisons du Québec. Malgré le froid et la neige, nous avons une belle variété de fleurs qui peuvent pousser de mars à octobre! Heureusement, je ne suis pas du tout la seule. De nombreuses fermes florales ont vu le jour au Québec dans les dernières années. Des fleuristes refusent également de vendre des produits non écologiques et préfèrent proposer uniquement des plantes vertes l’hiver. Bref, l’industrie tend à changer, mais il y a encore un énorme travail de sensibilisation à faire. Les gens ne sont pas autant au courant des enjeux que pour tout ce qui est alimentaire.
En achetant des fleurs locales et écoresponsables, on fait un peu plus attention à l’environnement. Mais ce n’est pas tout. Les fleurs locales dégagent tant de beauté et d’air frais. Les bouquets sont plus vivants et s’épanouissent naturellement dans un vase. On respire un parfum de jardin de rêve.
Alex à la campagne fleurit votre quotidien, vos événements et votre milieu de travail avec des fleurs de son propre champ, dans les Cantons-de-l’Est. Abonnez-vous à mon infolettre pour en savoir plus!